Les plus belles plages de haute Corse et corse du sud
L'île de Beauté porte admirablement son surnom lorsqu'on contemple ses rivages. La Corse déploie plus de mille kilomètres de côtes où alternent falaises abruptes, criques secrètes et plages de rêve. La question revient inlassablement, privilégier le nord ou le sud pour profiter des plus belles étendues de sable ? Le sud séduit par ses anses caribéennes aux eaux turquoise, son sable blanc immaculé, ses pins parasols centenaires. Le nord enchante par ses plages sauvages du désert des Agriates, ses criques de Balagne, ses rivages préservés du Cap Corse. Entre ces deux pôles, les façades est et ouest ajoutent leur grain de sel, plages familiales de la côte orientale, criques intimistes du golfe d'Ajaccio. Choisir relève moins du classement absolu que de la définition personnelle du paradis balnéaire. Explorons ensemble ces territoires maritimes pour dessiner votre carte au trésor insulaire.Le sud de la Corse, trio légendaire et anses paradisiaques
Le sud de la Corse règne sur l'imaginaire collectif des plages méditerranéennes. Palombaggia
compose l'hymne à la beauté naturelle, un kilomètre et demi de sable blanc
immaculé, ponctué de rochers de granite rose poli par les millénaires, bordé de
pins parasols aux troncs ocre. L'eau oscille du turquoise laiteux près du
rivage au bleu cobalt au large, créant une palette chromatique qui défie les
cartes postales. La profondeur progressive rassure les familles, les bassins
naturels formés entre les rochers enchantent les enfants. L'arrière-plage
conserve un caractère semi-sauvage malgré la fréquentation estivale, le maquis
parfumé, les genévriers tortueux, les immortelles jaunes composent un décor
typiquement corse.
Santa Giulia, à quelques kilomètres au nord de Palombaggia, révèle un visage différent. Cette baie protégée forme un lagon peu profond aux eaux d'une transparence sidérante. Le sable, d'une finesse exceptionnelle, conserve une température agréable même aux heures les plus chaudes. Les sports nautiques y trouvent des conditions idéales, paddle, kayak, planche à voile évoluent dans un plan d'eau sécurisé. Les établissements de plage proposent transats design, service attentionné, restauration raffinée. L'ambiance conjugue sophistication et décontraction, élégance et convivialité. Les voiliers mouillent dans la baie, ajoutant une touche nautique au tableau.
Rondinara
mérite son statut de perle rare. Cette anse quasi circulaire, protégée par le
Conservatoire du littoral, limite drastiquement l'urbanisation. Le parking
payant, l'absence de constructions permanentes, la réglementation stricte
préservent l'authenticité du site. Le sable d'une blancheur éclatante, la
courbe parfaite de la baie, les collines verdoyantes l'enserrant créent une
harmonie visuelle apaisante. L'eau, d'une pureté cristalline, révèle le moindre
détail du fond sablonneux jusqu'à dix mètres de profondeur. Les couchers de
soleil depuis Rondinara transforment la baie en théâtre naturel où les couleurs
incendiaires embrasent le ciel et la mer.
Les plages
de Sperone, petit et grand, accessibles après une marche de vingt minutes,
offrent une version plus confidentielle du paradis méridional. Le sable
calcaire ultra-fin, les eaux translucides, la vue sur l'île Piana et la
Sardaige composent un décor de bout du monde. Les naturalistes apprécient le
caractère préservé, l'absence totale d'aménagement, la sensation d'exclusivité.
Ces rivages du sud corse, célébrés dans les magazines du monde entier,
justifient amplement leur réputation de joyaux méditerranéens.
Le nord de la Corse, plages sauvages du désert des Agriates
Le désert
des Agriates, territoire minéral et aride s'étirant entre Saint-Florent et
l'Île-Rousse, cache deux des plages les plus spectaculaires de Corse. Saleccia
s'atteint par un chemin de terre cahoteux de douze kilomètres depuis Casta,
éprouvant pour les suspensions mais filtrant efficacement les foules. Cette
difficulté d'accès préserve le caractère sauvage du site. Le kilomètre de sable
blanc immaculé, bordé de pins maritimes et de genévriers, face à des eaux d'un
bleu profond, compose un paysage d'une pureté sidérante. L'arrière-plage
dunaire, interdite aux véhicules, ondule sous le vent. Les vagues modérées
invitent au bodysurf, les fonds sablonneux rassurent les nageurs.
La plage du Lotu, accessible par le même chemin ou par bateau depuis Saint-Florent, révèle une beauté complémentaire. Plus petite que Saleccia, elle compense par son intimité. Les rochers affleurant dans l'eau créent des piscines naturelles. Le snorkeling y dévoile une vie marine discrète mais présente, saupes argentées, girelles multicolores, oursins noirs nichés dans les anfractuosités. L'unique paillote, servant grillades et salades simples, apporte un confort minimaliste sans dénaturer l'environnement. Les excursions maritimes depuis Saint-Florent permettent de combiner Saleccia et Lotu dans une même journée, mouillage paradisiaque après mouillage paradisiaque.
La plage de
l'Ostriconi, accessible directement depuis la route nationale, démocratise
l'accès à la beauté sauvage du nord corse. Cette anse majestueuse, dominée par
les reliefs du désert des Agriates, déroule son sable ocre bordé d'une
végétation luxuriante. La rivière Ostriconi, franchissable à gué en été, sépare
la plage en deux parties. L'embouchure attire les oiseaux, hérons cendrés,
aigrettes blanches, martins-pêcheurs chassent dans les eaux peu profondes. Les
vagues, plus fortes que dans le sud, attirent les surfeurs lors des houles
d'ouest. L'orientation nord-ouest offre des couchers de soleil flamboyants en
saison.
Les plages de Balagne, région littorale entre Calvi et l'Île-Rousse, multiplient les anses charmantes. Celle d'Algajola, village balnéaire familial, propose un sable fin et doré dans une baie protégée. Celle de Bodri, sauvage et ventée, séduit les amateurs de sensations. Celle d'Aregno, accessible par une route sinueuse, révèle un caractère préservé. Cette diversité balanine, conjuguée aux trésors du désert des Agriates, démontre que le nord corse rivalise honorablement avec le sud en matière de beauté littorale.
La côte orientale, plages familiales de la plaine corse
La façade
est de la Corse, longue de près de deux cents kilomètres, propose un visage
radicalement différent. Les plages y sont généralement plus larges, plus
accessibles, moins spectaculaires mais parfaitement adaptées au tourisme
familial. Pinarello, au sud de Solenzara, compose une exception notable. Cette
baie protégée par une presqu'île et dominée par une tour génoise révèle une eau
turquoise rivalisant avec celle du sud. Le sable clair, la profondeur
progressive, l'ambiance paisible en font une destination prisée des familles.
Les restaurants en bord de plage servent poissons grillés et salades fraîches
dans un cadre décontracté.
La plage de Favone, quelques kilomètres au nord, étire son sable gris bordé de pins sur près de deux kilomètres. L'orientation sud-est garantit un ensoleillement généreux du matin au soir. Les vagues modérées permettent l'initiation au surf et au bodyboard. L'arrière-plage aménagée, avec parkings ombragés et sanitaires, facilite la logistique des journées en famille. Les locations saisonnières abondent dans le secteur, permettant des séjours prolongés dans une ambiance résidentielle paisible.
Solenzara,
station balnéaire développée dans les années 1970, concentre infrastructures
touristiques et services. La plage principale, artificielle mais correctement
aménagée, convient aux journées farniente. Les plages sauvages au nord et au
sud de la station, accessibles à pied, offrent davantage de charme. La
proximité immédiate des aiguilles de Bavella, à trente kilomètres dans les
terres, permet de combiner plage matinale et randonnée montagnarde
l'après-midi. Cette dualité mer-montagne caractérise l'attrait de la côte
orientale.
Les étangs
côtiers, notamment celui de Diana au nord d'Aléria, ajoutent une dimension
écologique intéressante. Ces lagunes, séparées de la mer par des cordons
dunaires, abritent une avifaune riche, flamants roses, échasses blanches,
sternes naines fréquentent ces zones humides. Les plages bordant ces étangs
combinent baignade marine et observation ornithologique. La production
ostréicole et mytilicole dans l'étang de Diana permet des dégustations au bord
de l'eau, huîtres fraîches accompagnées de vin blanc corse, expérience gastronomique
simple et authentique.
La côte occidentale, criques intimistes et couchers de soleil
La façade
ouest de la Corse, plus découpée et escarpée, révèle des plages intimistes
nichées dans des anses protégées. Cupabia, au sud d'Ajaccio, compose l'une des
plus belles du secteur. Accessible après une route sinueuse descendant depuis
Coti-Chiavari, cette plage de sable blanc immaculé s'étend au fond d'une baie
bordée de maquis. Les eaux turquoise, la tranquillité relative même en haute
saison, l'absence totale de construction visible séduisent les amateurs
d'authenticité. Le snorkeling révèle des fonds rocheux colonisés par les
posidonies où évoluent saupes, oblades et girelles.
Capo di Feno, à quinze kilomètres à l'ouest d'Ajaccio, attire les surfeurs. Cette plage exposée aux houles d'ouest reçoit des vagues régulières de septembre à mai. Deux anses successives, grande et petite Capo di Feno, offrent des conditions variées. La grande, plus exposée, convient aux surfeurs confirmés. La petite, mieux protégée, permet l'initiation. Le sable ocre, les dunes végétalisées, les rochers de granite rose créent un cadre sauvage apprécié des Ajacciens qui en ont fait leur spot local. L'orientation ouest garantit des couchers de soleil mémorables, le
disque solaire plongeant dans la Méditerranée en teintant le ciel de rouge et d'or.Les plages
du golfe d'Ajaccio, Ricanto, Palm Beach, Trottel, proposent des solutions de
proximité pour les séjours basés dans la capitale corse. Aménagées,
surveillées, équipées, elles permettent des baignades sécurisées sans
éloignement important. Palm Beach, la plus sophistiquée, aligne transats,
parasols blancs immaculés, service de plage attentif. L'ambiance cosmopolite,
les yachts mouillant au large, les bars branchés du rivage évoquent davantage
la Côte d'Azur que la Corse authentique. Cette dimension urbaine et festive
séduit une clientèle recherchant confort et animation.
La route des
Sanguinaires, longeant la côte ouest du golfe d'Ajaccio, dissimule des criques
secrètes accessibles par des sentiers escarpés. Ces micro-plages de galets ou
de sable grossier, ignorées des foules, récompensent les explorateurs de leur
tranquillité absolue. Les eaux profondes immédiatement au large, les fonds
rocheux, la clarté exceptionnelle en font des spots privilégiés pour le
snorkeling et la plongée libre. Cette façade occidentale, moins célébrée que
les rivages du sud ou du nord, mérite exploration pour ses ambiances
particulières et ses lumières crépusculaires exceptionnelles.
Critères de choix, accessibilité, ambiance et saison
Choisir
entre les plages de Corse implique de définir ses priorités. L'accessibilité
constitue un premier critère discriminant. Les plages du sud, Palombaggia,
Santa Giulia, Rondinara, bénéficient de routes goudronnées jusqu'à proximité et
de parkings aménagés. La contrepartie, une fréquentation estivale intense, des
tarifs de stationnement élevés, une ambiance parfois saturée en juillet-août.
Les plages du désert des Agriates exigent soit une piste difficile, soit une
navette maritime, filtrant naturellement les visiteurs et préservant leur
caractère sauvage.
L'ambiance recherchée oriente également le choix. Les adeptes du confort privilégient les plages équipées du sud, transats, parasols, restaurants, sanitaires, surveillance. Les amoureux de nature brute préfèrent Saleccia, Lotu, Ostriconi où l'aménagement reste minimal. Les familles avec jeunes enfants apprécient les fonds sablonneux progressifs de Santa Giulia, Pinarello, Favone. Les sportifs cherchent les vagues de Capo di Feno, l'Ostriconi, certaines plages de la côte est. Les naturistes trouvent des spots dédiés ou tolérés au nord comme au sud.
La saison
transforme radicalement l'expérience. Juin et septembre offrent le meilleur
compromis, température de l'eau agréable (vingt à vingt-trois degrés),
fréquentation modérée, tarifs raisonnables, luminosité exceptionnelle.
Juillet-août garantissent une eau chaude (vingt-quatre à vingt-six degrés) mais
une affluence maximale sur les sites célèbres. Mai et octobre séduisent les inconditionnels
acceptant une eau fraîche (dix-huit à vingt degrés) en échange d'une
tranquillité quasi totale. L'arrière-saison révèle une Corse plus authentique,
des plages rendues aux locaux, des lumières automnales sublimes.
Les services
périphériques influencent le confort global. Les plages du sud bénéficient
d'une offre hôtelière et de restauration développée. Celles du nord, plus
isolées, nécessitent davantage d'autonomie, prévoir pique-nique, eau,
protection solaire. Les parkings, gratuits ou payants selon les sites,
atteignent parfois des tarifs prohibitifs en haute saison sur les plages
célèbres du sud. Cette dimension économique mérite anticipation lors de la
planification du séjour. La Corse propose des plages pour tous les budgets, des
anses gratuites et sauvages aux spots équipés plus onéreux.
Perles méconnues, sortir des sentiers battus
Au-delà des
plages célébrées, la Corse recèle des trésors confidentiels. La plage de
Tamaricciu, entre Porto Vecchio et Palombaggia, offre une alternative moins fréquentée
au trio légendaire. Son sable blanc, ses eaux turquoise, son cadre préservé
rivalisent avec les stars voisines sans subir la même pression touristique.
L'accès légèrement moins direct explique cette relative tranquillité. Les
connaisseurs y affluent dès l'ouverture matinale pour s'assurer une place
optimale.
La plage de Barcaggio, à l'extrême nord du Cap Corse, compose le bout du monde insulaire. Accessible après une route sinueuse traversant des paysages lunaires, cette longue étendue de sable gris fait face à l'îlot de la Giraglia et son phare mythique. Le vent y souffle fréquemment, les vagues déferlent avec puissance, l'ambiance demeure résolument sauvage. Les amateurs de kitesurf et de windsurf y trouvent des conditions exceptionnelles. Le village minuscule, quelques maisons traditionnelles, conserve une authenticité hors du temps.
Les
calanques de Piana, célébrées pour leurs falaises de granite rouge, dissimulent
des criques marines accessibles uniquement en kayak ou bateau. Ces micro-plages
de galets, enserrées entre les parois verticales, offrent des baignades dans
des décors de cathédrales minérales. L'eau, d'une profondeur et d'une clarté
exceptionnelles, invite à la plongée libre. Les excursions maritimes depuis
Porto permettent de découvrir ces recoins secrets inaccessibles autrement.
La plage de
Nonza, sur la côte ouest du Cap Corse, fascine par son originalité. Le sable
noir, résidu de l'exploitation ancienne d'une mine d'amiante, contraste
violemment avec les eaux turquoise. La plage, longue de plus d'un kilomètre,
s'atteint par un escalier vertigineux de quatre cent cinquante marches depuis
le village perché. L'effort de la descente, amplifié par celui de la remontée,
filtre les visiteurs. Ce caractère unique, entre beauté étrange et effort
physique, fait de Nonza une expérience à part dans le panorama balnéaire corse.
La Corse, symphonie littorale aux multiples mouvements
Opposer nord
et sud corse en matière de plages reviendrait à choisir entre l'andante et
l'allegro d'une même symphonie. Les rivages méridionaux célèbrent la perfection
esthétique, l'harmonie des couleurs, l'accessibilité confortable. Les plages
septentrionales exaltent la nature brute, l'aventure d'accès, l'authenticité
préservée. Les façades est et ouest ajoutent leurs nuances, familialité
tranquille pour l'une, intimité crépusculaire pour l'autre. Cette diversité
littorale reflète la richesse d'une île refusant l'uniformité.
Le voyageur
idéal planifie un séjour itinérant goûtant plusieurs territoires. Une semaine
dans le sud pour les anses caribéennes, quelques jours dans le nord pour les
plages sauvages, des escapades sur les façades est ou ouest selon les envies.
Cette approche nomade révèle la palette complète des beautés maritimes corses.
Les distances insulaires, modestes sur la carte, nécessitent du temps sur les
routes sinueuses. Prévoir trois à quatre heures pour relier Bonifacio à
Saleccia illustre cette réalité topographique.
La Corse offre ses plus belles plages à qui prend le temps de les mériter. Accepter la piste cahoteuse, l'escalier vertigineux, la marche sous le soleil, la navette maritime matinale fait partie intégrante de l'expérience. Ces efforts modestes filtrent naturellement les foules, préservent la magie des lieux, transforment la simple baignade en conquête personnelle. Préparez vos itinéraires, chaussez vos sandales de marche, embrasez-vous pour l'exploration, les rivages corses n'attendent que vous, généreux en beautés naturelles, riches en moments suspendus où l'azur méditerranéen efface le temps qui passe.








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